L'ère Pinault :
Le Stade rennais qui avait besoin de se stabiliser sportivement mais
aussi financièrement, a été racheté par l'homme d'affaire multi
milliardaire
François Pinault en
1998. Pinault n'est pas étranger au Stade, en plus d'avoir été le sponsor principal de l'équipe depuis
1994 via
Pinault-Printemps-Redoute, il est né dans le département voisin des
Côtes-d'Armor, et est l'un des supporters passionnés d'un club qu'il avait l'ambition de faire grandir.
Au-delà des investissements financiers réalisés dans le secteur sportif proprement dit, l'apport de
François Pinault contribuera grandement à moderniser les installations, et en particulier le
Parc des sports de la route de Lorient.
Ce dernier sera rénové tribune par tribune sur une durée de cinq ans,
faisant passer sa capacité totale de 20 000 à près de 30 000 places.
Saison 1998-1999 [modifier]Les changements ont eu lieu à tous les niveaux en début de saison.
Pierre Blayauest nommé président du Stade rennais, tandis que la direction de
l'équipe est confiée à un tout jeune entraîneur en la personne de
Paul Le Guen.
Les "Rouge et Noir", qui avaient jusque là l'habitude de truster le bas
de tableau, font bonne figure, notamment grâce au talent de
Shabani Nonda (transfuge du
FC Zurich). Le club termine à une très belle 5
e place, et se qualifie ainsi pour la
Coupe Intertoto.
Saison 1999-2000 [modifier]Le Stade rennais, renforcé par le retour au bercail de son ancien enfant-chéri
Jocelyn Gourvennec, échoue en finale de
Coupe Intertoto face à la
Juventus Turin. Après s'être inclinés en
Italie 2-0, les Rennais réalisent un match nul honorable en
Bretagne 2-2, après avoir ouvert le score.
Du reste, ce match reste le moment fort d'une saison bien pauvre pour
des Rennais obligés de se battre à nouveau pour le maintien jusqu'à la
fin, terminant 13
e du
championnat, mais ne se sauvant qu'à l'issue de la dernière journée. Malgré ce coup d'arrêt,
Paul Le Guen réussissait à conserver la confiance de dirigeants décidés à bâtir avec lui une équipe compétitive sur le long terme.
Saison 2000-2001 [modifier]Pour parvenir à son rêve d'un "grand" Stade rennais,
François Pinault décide d'injecter de grosses sommes d'argent dans les transferts, à une époque où l'inflation est galopante en la matière.
L'expérimenté
Bernard Lama remplace ainsi
Christophe Revault parti à
Toulouse,
mais le Stade rennais dépense surtout des sommes folles pour faire
venir des joueurs sud-américains supposés extrêmement prometteurs. Pour
remplacer
Shabani Nonda parti à l'
AS Monaco, c'est ainsi qu'arrive celui qui symbolisera cette période de dépenses fastueuses : le
Brésilien Severino Lucas, recruté pour la modique somme de 21 millions d'euros...
Malgré une période hivernale difficile, où
Paul Le Guen sauve sa tête de justesse, le Stade se redresse au printemps, et échoue aux portes de l'Europe, à la 6
e place du
championnat, et se retrouve à nouveau qualifié pour la
Coupe Intertoto.
Saison 2001-2002 [modifier]Paul Le Guen finalement poussé vers la sortie, une nouvelle orientation est donnée à l'équipe. François Pinault place
René Ruello à la présidence du club, et un entraîneur de caractère,
Christian Gourcuff, à la tête de l'équipe. Ce dernier, qui vient de faire monter le
FC Lorient pour la seconde fois de son histoire en
Ligue 1est chargé de donner une identité de jeu au Stade rennais. Il est déjà
bien connu au club pour y avoir joué dans les années 1970, avec une
victoire en
Coupe Gambardella à la clé en 1973.
À l'aube de cette nouvelle saison, qui marque le centenaire du club,
l'équipe doit se donner les moyens de réussir, mais sans l'appui
financier de
Pinault, déçu par l'utilisation faite de son argent la saison précédente sur le marché des transferts.
Le début de saison est décevant. Éliminé de
Coupe Intertoto par
Aston Villa, le Stade rennais se fait humilier à domicile par l'
AJ Auxerre lors de la 1
re journée de
championnat, 5 buts à 0. Symbole de ce départ catastrophique, le jeune gardien
Fabien Debec promu titulaire, doit laisser sa place à l'expérimenté
Éric Durand.
Faite de hauts et de bas, la saison sera morose, entre lutte pour le
maintien et ventre mou du championnat. Sous le feu de la critique,
Christian Gourcuff peine à imposer son style, et se retrouve en conflit avec certains joueurs. Il sera remercié à l'issue de la dernière journée.
Seuls rayons de soleils, une demi-finale en
Coupe de la Ligue,
et surtout, une belle fête du centenaire, qui sera l'occasion de revoir
sur le terrain quelques vieilles gloires du club, et de voir le Stade
rennais battre lors d'un match de gala l'
Équipe du Sénégal, futur quart de finaliste du
Mondial 2002.
Saison 2002-2003 [modifier]Nouveau bouleversement au sein du club.
Emmanuel Cueff est nommé président,
Pierre Dréossi manager général, et
Philippe Bergeroo entraîneur.
Le club se lance pourtant dans son habituelle et catastrophique
campagne de recrutement en engageant à nouveau deux Sud-Américains
inconnus, Andrés Fleurquin et Gabriel Loeschbor, mais également
l'attaquant
bulgare Georgi Ivanov,
passé depuis à la postérité dans la mémoire collective rennaise en
symbolisant le joueur inefficace et inutile par excellence.
Heureusement, et puisqu'il faut bien qu'une exception existe, est
recruté cet été-là le gardien de but
Petr Čech qui s'imposera comme l'une des plus belles réussites de la cellule de recrutement rennaise.
Curieusement, le Stade rennais réussit à débuter sa saison avec des
résultats encore plus catastrophiques que ceux de la saison précédente,
et
Philippe Bergeroo est limogé après seulement dix rencontres (pour sept défaites et une seule victoire). L'autoritaire
Vahid Halilhodžić est alors nommé à la tête des "Rouges et Noirs". Le
Bosniaques'attachera alors à solidifier les bases défensives de l'équipe, mais
réussira également à traumatiser durablement une bonne partie de ses
joueurs, à l'image de
Lamine Diatta et
Anthony Réveillère, sanctionnés pour avoir abusé des jeux vidéos lors d'un déplacement.
Finalement, l'équipe réussit à se sauver presque tranquillement au vu
de son début de saison, et parvient même en demi-finale de
Coupe de France. La période de transferts hivernale est surtout l'occasion de voir arriver en
Bretagne quelques joueurs intéressants, dont
Cyril Jeunechamp et
Alexander Frei.
On retient aussi de cette saison l'émergence d'une jeune génération prometteuse, emmenée par
Étienne Didot,
Jacques Faty,
Grégory Bourillon et
Stéphane Nguéma. Les 18 ans rennais s'imposent en effet en
Coupe Gambardella, battant en finale le
RC Strasbourg 4 buts à 1. Avec de belles promesses telles que
Jimmy Briand ou
Yoann Gourcuff, l'avenir s'annonce meilleur.
Il s'annonce en tout cas sans
Vahid Halilhodžić, parti de son gré pour entraîner le
Paris SG.